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Index de l'article
Cape Town
Cape Town - Bo Kaap
Cape Town - Autres quartiers
Cape Town - Woodstock et East City Corridor
Cape Town - Camps Bay et Lion's Head
Cape Town - Table Mountain
Plage de Bloubergstrand
Khayelitsha
De Llandudno à Scarborough
Cape of Good Hope Nature Reserve
Simon's Town et Boulders Beach
Entre Fish Hoek et Muizenberg
Kirstenbosch et Groot Constantia
Stellenbosch et Franschhoek
Hermanus et Route côtière
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En décembre, c'est l'été et les grandes vacances en Afrique du Sud : il fait beau et chaud (entre 25 et 30°C) mais nous avons eu quelques jours avec beaucoup de vent, ce qui empêchait le cable way de Table Mountain de fonctionner. Pour notre cadeau de Noël, le 25 décembre, nous avons pu monter à Table Mountain et profiter du panorama et des promenades au sommet sous un soleil radieux (sans un souffle de vent - chapeau et crème solaire de rigueur). Il y a beaucoup de monde en cette période estivale, aussi il faut bien choisir ses créneaux horaires pour éviter la foule : venir le matin vers 9h pour éviter la queue à l'entrée de la réserve de Cape of Good Hope, acheter ses billets sur internet pour le cable way de Table Mountain (compter 1h de queue tout de même) et réserver dans certains restaurants. Les tables de la région du Cap sont réputées et nous nous sommes régalés tout au long de notre séjour (12 jours). Quelle aubaine de pouvoir dîner en terrasse en décembre et déguster un menu gastronomique délicieux à un prix impossible en France (environ 75 euros à deux, vin compris). Pour ce qui est du change, ne le faites surtout pas à l'aéroport où les taxes et commissions sont élevées mais dans les bureaux de change situés sur St George's Mall. Sachez que les distributeurs en centre ville ne sont pas accessibles quand les banques sont fermées (le samedi après midi et le dimanche) et qu'il vous faut aller au Waterfront pour en trouver.

Au lieu d'être à l'hôtel comme en février 2010, nous avons préféré une chambre d'hôte dans le quartier résidentiel tranquille de Gardens (sur les hauteurs du centre ville avec une vue magnifique) et non loin de la rue branchée de Kloof street, avec ses bars et ses restos. Si nous sommes revenus au Cap, c'est pour l'ambiance cosmopolite qui y règne, un patrimoine culturel d'exception, la beauté des paysages, une nature préservée, une destination gastronomique et la diversité des activités proposées dans toute la région. Il faut ajouter que l'insécurité n'a pas sa place ici même s'il faut respecter les règles élémentaires de base en voyage : rester discrets (pas de bijoux de valeur par exemple) et éviter certains quartiers le soir. Evidemment, nous ne sommes pas allés nous promener seuls dans un township, avec notre voiture de location : nous avons réservé un tour guidé privé à Khayelitsha, le plus grand bidonville du Cap (1,9 million d'habitants). C'était une belle expérience car, grâce à notre guide Mvuyisi qui vit ici, nous avons pu rencontrer la population : en prenant les transports en commun, à la station de radio locale, au marché d'artisans, à la gare centrale et au meat market où on a déjeuné autour d'un braaï (barbecue) au milieu des locaux. Je me souviendrai toujours des mots d'un vieux monsieur assis à côté de moi dans un minibus : "il est toujours là" disait-il en anglais en parlant de Madiba qui venait juste de mourir 2 semaines auparavant. C'est vrai que Nelson Mandela restera un exemple éternel pour l'Humanité comme Gandhi et Martin Luther King. Malgré la lutte victorieuse de Madiba contre l'apartheid, il reste beaucoup de chemin pour que l'Afrique du Sud en finisse avec les inégalités : en tant que touristes, nous avons bien constaté le fossé qui sépare toujours les blancs et les noirs ... Derrière la réconciliation de la "société arc-en-ciel", le chômage des noirs (surtout des jeunes) s'est aggravé. Quand on sait que 85% des Noirs (qui forment 80% de la population) sont pauvres, alors que 87% des Blancs (moins de 9% des sud-africains) disposent de revenus moyens ou élevés, le visiteur comprend pourquoi il ne croise que des blancs dans les restaurants, au volant de grosses cylindrées ou dans les propriétés de rêve de la région du Cap.

Quoiqu'il en soit, nous nous sommes émerveillés devant les paysages sublimes du haut de Table Mountain ou du phare de Cape Point, devant les points de vue spectaculaires comme depuis Signal Hill ou depuis la plage de Bloubergstrand et en croisant les animaux sauvages qui vivent dans la péninsule du Cap : babouins chacma, dassies - sorte de marmottes - autruches, pingouins africains, bonteboks - espèce d'antilopes - phoques et même 2 baleines ! En suivant les parcours en corniche, les routes côtières ou celles qui traversent les vignobles de Constantia, Stellenbosch et Franschhoek, nous avons profité de panoramas grandioses et nos escapades en voiture nous ont facilité  les découvertes d'endroits isolés où la nature est souveraine. L'océan est magnifique mais dangereux, la couleur de l'eau fait rêver mais il faut aimer se baigner à 17°C : certaines plages abritées de la houle sont tout de même bondées avec quelques baigneurs mais gare aux requins (soit il y a des filets qui protègent l'espace où nager comme à Fish Hoek, soit il y a des vigies pour prévenir du danger comme à Muizenberg). La plupart du temps, le littoral est le domaine des surfeurs et des kitesurfeurs car le vent souffle fort et l'océan est souvent déchaîné avec des vagues monstrueuses. Quant à la flore, même le plus blasé ne pourra rester indifférent devant la beauté de la Protée royale, une fleur énorme qui fait partie du fynbos, cet écosystème végétal étonnant où beaucoup d'espèces sont endémiques de la région du Cap et donc inconnues pour nous autres européens. Emblème national de l'Afrique du Sud, la Protée royale pousse dans la province du Cap Occidental et nous l'avons admirée sur les marchés ainsi que dans le jardin botanique de Kirstenbosch, un superbe parc qui s'étend sur les contreforts de la Montagne de la Table où nous avons passé quelques heures à découvrir les plantes d'Afrique australe.

D'un point de vue historique, les portugais ont débarqué les premiers dans la péninsule du Cap où vivaient les peuples Khoïsan : Bochiman, San, Hottentot et Khoï. En 1651, ce sont les hollandais qui vont fonder la ville du Cap au nom de la Compagnie hollandaise des Indes orientales : un port d'escale sur la route des épices où bientôt arriveront les français huguenots "qui savent cultiver les vignes et fabriquer le vin". De 1681 à 1749, l'esclavagisme orchestré par les Blancs amène sur ces terres des familles entières d'Asie du Sud-Est : ils viennent de Malaisie, d'Indonésie, d'Inde, du Sri Lanka et de Madagascar et vont intégrer la mosaïque coloniale tout en préservant leur religion, leur culture et leurs traditions. Ils sont appelés les Malais et des mariages seront conclus entre les colons et les esclaves (les européennes étant très peu nombreuses). Il y eut aussi des africains déportés d'autres pays du continent puis les anglais prennent le pouvoir au début du XIX° siècle et vont abolir l'esclavage. Le métissage qui s'opéra entre tous ces peuples lègue aujourd'hui un héritage culturel incomparable : il suffit d'écouter parler afrikaans, anglais ou xhosa, de visiter le District Six Museum qui restitue la mémoire de ce quartier populaire rayé de la carte par la politique de l'apartheid (60 000 noirs et métis ont été "déplacés" dans les townships entre 1960 et 1980) et d'admirer les différents styles architecturaux. Se promener à Cape Town dans le quartier de Bo Kaap avec ses maisons colorées où vit toujours la communauté malaise musulmane, arpenter Long Street avec ses édifices victoriens aux balcons en fer forgé, se balader dans le quartier de Woodstock avec ses magasins à l'ancienne et ses constructions victoriennes à arcades et découvrir la splendide architecture Cape Dutch à Stellenbosch et à Franschhoek.

Autant dire qu'un séjour au Cap est une véritable aventure où les découvertes et les rencontres sont riches d'enseignement et de plaisir.