Home Nos Voyages Italie

Enfin, nous avons organisé notre périple dans les Pouilles, au sud de l’Italie, depuis le temps qu’on y pensait à ce voyage dans le « talon de la botte ». Nous décidons de loger à 2 endroits différents pour limiter les kilomètres durant cette semaine de séjour. Tout d’abord, nous choisissons une chambre d’hôte à Lecce puis ce sera une chambre dans une masseria près de Brindisi (avec un vol AR Montpellier/Rome/Brindisi). Mieux vaut louer une voiture pour se déplacer dans cette région et éviter l’été où l’affluence est importante. En ce mois d’avril, il faisait beau et même un peu chaud dans la journée, malgré la fraîcheur des matinées et soirées et côté touristes, la fréquentation était raisonnable.

En une semaine, nous avons forcément dû faire des choix tant cette région regorge de belles choses à voir : nous avons fait l'impasse sur tout le secteur au nord de Bari ainsi que sur Tarente et sa province pour privilégier la vallée d'Itria, le Salento et les villes de Brindisi et Lecce. Les paysages sont idylliques, les villages sont autant de trésors et les habitants sont très accueillants. La vie est plus abordable en Italie du sud et la gastronomie des Pouilles connaît une réputation grandissante méritée. Chaque localité ou presque a sa spécialité : la burrata d'Andria (mozzarella crémeuse), le capocollo de Martina Franca (charcuterie à classer entre le jambon cru et la coppa), le pasticciotto de Lecce (gâteau de pâte sablée garni de crème pâtissière), la cotognata leccese (pâte de coings) et le spumone du Salento (à base de de glace et de génoise). Enfin, les vins rouges du Salento ne sont pas en reste comme le Negroamaro et le Primitivo. Nous avons profité de la saison pour déguster des oursins (ricci di mare) ultra frais tout comme le poisson pêché au large des côtes Adriatique et Ionienne.

Devant la multitude des champs d'oliviers, nous avons été émerveillés par leurs troncs énormes et tourmentés qui en disent long sur leur âge pluri-centenaire. Surpris également par les caseddhri ou furnieddhri si caractéristiques qui parsèment les champs : anciens refuges agricoles en pierres sèches, leur esthétique est séduisante avec leur forme tronco-pyramidale et leurs escaliers extérieurs pour l'accès au toit sur lequel on faisait sécher les figues. Quant au  littoral, il est spectaculaire avec ses criques de galets ou de sable aux eaux cristallines et ses falaises d'un blanc éclatant (surtout du côté Adriatique) dans une région baignée de soleil où la lumière est particulièrement étincelante. 

Basés à Lecce pendant 4 nuits, nous avons profité de l'animation de la ville où les bonnes tables ne manquent pas. L'extravagance baroque de la cité surnommée à juste titre la "Florence du sud" nous a séduits au travers de ses palais, ses églises et ses places aux allures de plateau de cinéma : un véritable théâtre urbain des plus harmonieux et des plus vivants ... surtout à l'heure de la passeggiata (qui coïncide avec l'apéro de début soirée). A partir de Lecce, différentes voies rapides mènent facilement aux villes du sud comme la paisible et blanche Otrante, la ville la plus orientale d'Italie au bord de l'Adriatique, et Santa Maria di Leuca, le point le plus méridional du "talon de la botte". Là où se rencontrent mer Adriatique et mer Ionienne, il faut faire halte à la Basilica Santuario di Santa Maria de Finibus Terrae, un important lieu de pèlerinage dont la terrasse domine la mer. Quant à Gallipoli, la perle de la mer Ionienne, nous avons bien aimé cette île-cité qui oscille entre l'élégant et le négligé, la localité à la mode et le village de pêcheurs. Enfin, nous avons apprécié l'atmosphère surannée de Galatina et surtout le charme du centre historique de Nardo où les habitants se retrouvent en fin d'après-midi sur la splendide Piazza Salandra. 

Nous quittons Lecce et le Salento pour nous rapprocher de Brindisi (la ville nous a déçus) et loger pour 3 nuits dans une masseria, une propriété agricole adaptée aux exigences d'un agritourisme d'un certain standing. La nôtre est située entre San Vito dei Normanni et Mesagne : les propriétaires ont 150 hectares d'oliviers et de vergers, des chevaux et possèdent cette "ferme" du XVIII° depuis 3 générations. Notre chambre donne sur une vaste cour avec sa chapelle et une tour crénelée devenue habitation, avec tout en haut un pigeonnier. Depuis Lecce, nous décidons de mettre le cap sur Martina Franca avant de rejoindre notre masseria en fin d'après-midi. C'est une cité aussi agréable que vivante dont le centre historique est de toute beauté. Il ne faut pas manquer le quartier de Lama avec ses petites maisons blanches au toit incliné, les plus anciennes de la ville. C'est ici que nous avons déniché (sur la Piazza Maria Immacolata) une minuscule boutique qui nous a permis de faire un déjeuner typique et délicieux : le couple qui tient le "Caseificio Gentile" vend des fromages et de la charcuterie de sa production et nous a préparé de savoureux sandwichs garnis de capocollo et de stracciatella (mozza effilochée crémeuse).

Martina Franca nous a laissé un beau souvenir de cette vallée d'Itria au charme puissant, verdoyante et vallonnée, parsemée de vignobles, d'oliveraies, de cyprès ... et de trulli, ces curieuses maisonnettes en forme de ruche et en pierre sèche, coiffées d'un toit conique surmonté d'un pinacle. Alberobello est le fleuron de cette architecture unique que l'on dirait sortie d'un conte de fées : inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, la ville ressemble à une cité pour lutins et regroupe environ 1500 trulli transformés en hôtels, restos, magasins ou musées dont les plus anciens remontent au XV° siècle. Alberobello nous a retenus près d'une journée tant la magie opère dans cet endroit exceptionnel qui, en avril, n'est pas envahi par la foule. De plus, il faisait beau et chaud ce jour-là, une aubaine qui nous a permis de réaliser de beaux clichés aux couleurs saturées. D'autres villes contribuent aux attraits de la vallée d'Itria comme Locorotondo, Ceglie Messapica et la majestueuse Ostuni, vision féerique au blanc éclatant, perchée sur 3 collines et dominant la plaine. Avec son labyrinthe de ruelles serpentant autour de la cathédrale, Ostuni est un trésor pour le visiteur car c'est aussi le coeur de la vie nocturne de la région.

Non loin de notre masseria, la petite ville de Mesagne mérite une visite pour ses palais, ses églises et son château que nous avons découverts de nuit avant de dîner dans un bon petit resto conseillé par notre hôte (cf nos adresses). Enfin, nous avons exploré une des cités maritimes au sud de Bari : Polignano a Mare est accrochée à la falaise avec ses belvédères offrant un point de vue panoramique de la ville à pic sur l'eau. Le programme de notre semaine dans les Pouilles fut riche et diversifié et ce voyage nous a donné une belle envie de revenir et de rester plus longtemps.

Lire la suite...

Cela fait près de 10 ans que nous ne sommes pas retournés à Florence alors, en mars 2014, nous avons rejoint en voiture cette magnifique cité qui concentre le plus grand foyer mondial d'art de la Renaissance. Nous avions prévu quelques escapades en Toscane, notamment à Pise et à Sienne, ses farouches rivales. Le choix de cette destination relève aussi de nos penchants gastronomiques : l'art culinaire toscan a des origines paysannes et utilise donc des produits simples et naturels issus du terroir. Qualité et fraîcheur sont les maîtres mots de la cuisine locale savoureuse où la tradition continue de prévaloir : nous avions déjà les papilles émoustillées tout en préparant le voyage et tout en pensant découvrir les vins réputés de la région, fière à juste titre, de certains des plus grands crus au monde (cf nos adresses).

Comme à Venise, nous avons loué un appartement via l'agence française Loc'appart : nous étions à l'ouest du quartier populaire d'Ognissanti, à deux pas de l'Arno, dans un bel appartement confortable (avec des fresques au plafond de la chambre) donnant sur une jolie cour jardin. Le parking souterrain Porta al Prato n'était pas loin (20 euros par jour) et nous étions à 15/20 mn de marche du Ponte Vecchio. Il faut dire que Firenze est une ville à taille humaine qui se parcourt facilement à pied et nous avons eu la chance de profiter de journées ensoleillées et de températures clémentes pendant toute une semaine.

Ce ne fut pas facile de faire des choix parmi les monuments et les oeuvres d'art exceptionnels que recèle Florence, véritable musée à ciel ouvert au sein d'une région dont le patrimoine n'a cessé de s'enrichir depuis l'Antiquité. La Toscane abrite quantité de trésors inestimables et c'est au Moyen Âge et à la Renaissance qu'elle a connu son âge d'or artistique : nous avons revu avec plaisir les chefs-d'oeuvre de Botticelli (une salle entière lui est consacrée à la Galleria degli Uffizi), de Michel-Ange (nous avons fait la queue pendant 1 h pour entrer à la Galleria dell'Accademia), la coupole du Duomo de Brunelleschi (un billet à 10 euros vous permet de découvrir sur 1 jour 5 sites dont le campanile et le baptistère) et les fresques de Masaccio et Filippino Lippi (la Capella Brancacci est accessible sans réservation contrairement à ce qui est écrit dans les guides). Nous avons découvert le cloître (fresques) et le réfectoire de l'église d'Ognissanti où est peinte la magnifique Cène de Ghirlandaio (accès gratuit lundi, mardi et samedi de 9 à 12h) ainsi que les statues d'origine des saints protecteurs qui ornaient les niches extérieures de l'église d'Orsanmichele (musée gratuit à l'étage ouvert uniquement le lundi de 10 à 17h). Nous avons apprécié également d'autres artistes comme Giotto, Léonard de Vinci, Ghiberti (Porta del Paradiso, porte nord du baptistère dont l'original est exposé au musée du Duomo), Orcagna (splendide tabernacle gothique dans l'église d'Orsanmichele) et le talentueux peintre Fra Angelico, un moine dominicain qui décora les cellules de ses frères de fresques pieuses pour guider la méditation : le couvent de San Marco a été transformé en musée et abrite son oeuvre la plus célèbre, l'Annonciation qui m'a beaucoup touché.

L'art à Florence est aussi dans la rue comme la superbe Loggia dei Lanzi et ses sculptures : le Persée en bronze de Cellini que j'adore et L'Enlèvement des Sabines de Giambologna. On s'étonne toujours devant les multiples niches murales qui parsèment la ville : gracieuses figures religieuses placées en guise de protection et devenues des éléments constitutifs du patrimoine. Le paysage architectural ne laisse personne insensible : on s'émerveille devant les grandes demeures patriciennes où parfois des fresques extérieures sont encore visibles, devant les façades à bossage rustique des palais-forteresses ou celles ornées de sgraffites de certaines maisons de l'aristocratie florentine, on aime également le revêtement en marbre de Carrare blanc ou rose incrusté de pierre serpentine vert foncé typiquement toscane des édifices religieux. Et puis il y a le fleuve, omniprésent, que vous traverserez maintes fois en passant d'un quartier à un autre grâce aux différents ponts existants dont le fameux Ponte Vecchio : l'ouvrage actuel date de 1345 et les orfèvres sont toujours là, perpétuant de génération en génération une tradition qui remonte au XVI° siècle.

Lire la suite...

Plus d'articles...