Nous avons débuté une journée en rejoignant 4 temples situés au nord d'Angkor Thom. Tout d'abord, le Mébon oriental, un temple-île hindou du Xième siècle dédié aux ancêtres du roi Rajendravarman II. Autrefois, il trônait au milieu du Baray oriental, un réservoir gigantesque alimenté par la rivière Siem Reap. Aujourd'hui, le Baray est asséché et le Mébon ressemble à une version réduite du Pre Rup. A la base du temple, des éléphants de pierre superbement sculptés gardent chaque angle. Ensuite, nous avons découvert avec ravissement le Ta Som, un temple bouddhique bâti par le roi Jayavarman VII à la fin du XIIième siècle et dédié à la mémoire de son père. Les entrées sont surmontées de tours portant 4 visages splendides, chacun faisant face à un point cardinal. Nous avons rencontré pas mal d'enfants adorables qui vendaient des cartes postales et des livres : leur fragilité contrastait avec la majesté des lieux, magnifiée par une végétation envahissante, à l'image de cet arbre énorme qui emprisonne le "gopura" oriental, un des pavillons d'entrée du Ta Som.
Avant de nous émerveiller devant le superbe Preah Khan, nous avons fait halte au Preah Neak Pean, un temple-île dans une île construit par Jayavarman VII à la fin du XIIième siècle. Pour y accéder, il faut marcher le long d'une passerelle en bois au-dessus des marais. Le temple des "nâga" enchevêtrés (serpents mythiques, souvent à plusieurs têtes) comporte un grand bassin carré entouré de 4 bassins plus petits. Au centre du grand bassin, une île circulaire est entourée des queues entremêlées de 2 nâga. A cause de la forte mousson de l'automne, l'eau a envahi le site et des barrières interdisent un accès plus rapproché, d'où notre déception. Nous finissons la matinée par la visite du Preah Khan (Epée sacrée) qui figure parmi les plus grands ensembles d'Angkor. Notre guide Tra nous précise que 18000 personnes y vivaient. Dédale de couloirs voûtés, de sculptures raffinées, de pierres couvertes de lichens ou envahies par la jungle, il a été érigé par Jayavarman VII et lui servit probablement de résidence pendant la construction d'Angkor Thom. Le site est très étendu mais le temple lui-même n'occupe qu'un rectangle de 700 m sur 800 : nous sommes rentrés par la porte est pour sortir par celle de l'ouest en passant par des chaussées de procession bordées d'une magnifique représentation du Barattage de la mer de lait (pour élaborer la liqueur de la vie éternelle) ... Mais la plupart des têtes ont disparu car Jayavarman VIII rejeta le bouddhisme pour le culte hindouiste ! Le mur d'enceinte extérieur est ponctué de garuda tous les 50 m et nous avons eu une belle surprise en entrant par l'est : le mur de soutènement est envahi par les racines monstrueuses et entremêlées de 2 arbres ... une impressionante expression de la force de la nature ! A l'intérieur du temple, qui fut un centre de culte et d'enseignement, de nombreux et délicats bas-reliefs ont survécu comme ces "apsaras" (nymphes ou danseuses célestes) et nous découvrons une étonnante structure de style grec à 2 étages qui servait de bibliothèque.